Foutre la merde pour pas un rond

En 2012, n’importe quel inconnu du grand public peut foutre la merde à l’échelle planétaire. Il suffit de critiquer les croyances de certains pour que le droit au respect des autres finisse par en tuer plus d’un. C’est très étonnant. Et je l’avoue :

J’AI TRÈS PEUR.

J’ai très peur de penser ce que je pense. Si vous voyez ce que je veux dire. Car je suis aussi anti-américain qu’un Taliban et vice-versa. Je n’ai pour les fast-foods que de l’amertume. Aucun enthousiasme pour les placements boursiers. Une détestation rédhibitoire pour les fumeurs et même dans les lieux ouverts. Les adorateurs du pétard m’emmerdent tout autant que ceux qui voudraient les sevrer en prison. Je déteste les défenseurs de la liberté quand c’est au nom de la cylindrée de leur bagnole. Ou les motards trop bruyants. Mais peut-on encore dire aux propriétaires de 4X4 qu’ils ne valent pas mieux qu’un intégriste barbu de l’autre bord, n’importe lequel ? Comment détester 90% de la population humaine ? Comment ne pas être admiratif de l’Inde, où l’on ne mange pas de vache quitte à mourir de faim ? Eh bien : je ne suis pas admiratif de l’Inde. Je n’encense pas les Africains, je ne les trouve pas plus sages que ceux qui ne le sont pas. Dans mon sac, je jette les tatoués (sauf Laetitia et Damien, mais c’est un cas de conscience) et les percés, les bimbos et les punks, les fachos et les trotskistes, les rappeurs et les chanteuses de R&B qui bougent leurs hanches sur les écrans plats chez Darty. J’y ajoute la bonne femme qui n’arrête pas de m’appeler le soir après 20 heures et qui croit que je porte le nom de ma femme alors que je suis contre le mariage. Et puis les parents d’élèves. Les bourgeois qui parlent impôts et argent. Les fonctionnaires qui ne parlent plus de rien . Les Français en général, les parisiens en particulier, et la plupart de mes amis qui voudraient que je fasse attention à être un peu plus normal et surtout, à la fermer, à ne pas trouver qu’il est dommage de passer en première ES quand on peut avoir un Bac S et que l’on est issu d’une vieille tradition d’héritiers, ce qui n’était pas mon cas. Ce que j’en ai marre des gens.

Je nous trouve vraiment pareils, surtout les autres et J’AI TRÈS PEUR.

A la lecture de ce texte, que va-t-il se passer ? Les Indiens roulant en 4X4 le cigare au bec vont-ils brûler ma maison ? Me couper les couilles ? Les intégristes de tous bords vont-ils se liguer contre moi, pauvre individualiste occidental hédoniste, et manifester à ma porte en brûlant ma photo ? Mes amis vont-ils enfin couper les ponts ? Les lycéens en ES vont-ils défendre les Héritiers ? Et les vendeurs de chez Darty vont-ils passer autre chose sur leurs écrans plats ? Va-t-on lancer une fatwa ?

Je mérite tout cela et bien plus. Et tous les emmerdeurs du monde méritent l’Australie. C’est une grande île dans laquelle il ferait bon vivre pour tous les intégristes, les croyants, les machos, et bref, tous les gens pas du tout comme moi. Car aucun pont ne la relie à la terre ferme et, dès la fin du pétrole, aucun avion, aucun bateau ne pourra plus ravitailler ce continent en victuailles, en Iphone 5™ et en films pornos. Il serait temps d’en faire la terre sainte de l’avenir, le pays où tous ceux-là pourraient se retrouver, le pays des croyants et des accoutrés. Ah, quel plaisir de les imaginer sur cette sorte de Mars en exil…

Ah, j’oubliais mon nom pour les assassins potentiels :

Néanderthal

 

http://grosse.fatigue.free.fr/causetoujours/spip.php?article101

« J’arrêterais de faire de la politique quand les politiques arrêterons de nous faire rire »

« J’appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leurs mairies et à colporter la nouvelle.
Tous ensemble pour leur foutre au cul avec Coluche.
Le seul candidat qui n’a aucune raison de vous mentir ! »

« Il n’y a pas de bonne fête sans lendemain. »


Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvres boites électroniques.
Choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixes, choisir son petit pavillon, choisir ses amis.
Choisir son survet’ et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s’interrogeant sur le sens de sa vie choisir de s’affaler sur ce putain de canapé et se lobotomiser au jeux télé en se bourrant de McDo.
Choisir de pourrir à l’hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu’on fait honte aux enfants niqués de la tête qu’on a pondu pour qu’ils prennent le relais.
Choisir son avenir, choisir la vie.
Pourquoi je ferais une chose pareille ? J’ai choisi de pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ?
Y’a pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne-

La vie est rasoir et inutile. Au départ, on est plein de rêves extraordinaires et puis on se retrouve assis dessus. On se rend compte qu’on va tous y passer sans avoir vraiment trouvé les bonnes réponses. On prend au sérieux toutes les théories à cent litres de salive à l’heure et, en fait, c’est nos propre vies qu’ils nous servent mais sous d’autres formes. Et jamais ils nous ont musclés les pattes avec des trucs cohérents sur les vraies grandes choses. En deux mots, ta vie est courte, décevante et ensuite tu meurs. On occupe nos vies avec de la merde, comme les carrières et les relations, pour nous faire croire que tout n’est pas totalement inutile.

(Trainspotting)